sous les bosquets l’aube évapore l’odeur du soir fêté
à l'éclat bleui des aurores elle se faufile dans le couloir ombre grandissante dans la lumière du matin ses cheveux de satin illuminés par les rougeoiements de l'aube elle est poussière d'étoile idole d’albâtre et de brocart noir elle est l'image de cette foi sans frontière sans dérives elle est décadence pourtant sous ce masque de vertu sainte souillée des rats avides d'un peu de pouvoir et quand la nuit s'évapore elle fait de l'aurore son royaume à la résonance de ses talons dans les couloirs encore sombres elle brise le silence asphyxiant sans flancher un instant chassant l'odeur de la nuit de son odeur de fleur (dans ses bras des pivoines aux lippes rosées)
au détour d'un corridor elle le rencontre autre âme matinale dans son royaume encore assoupi (face à lui elle n'est en rien reine mais plutôt servante) monsieur. sa chevelure cascade alors qu'elle s'incline prestement le respect dans son souffle suave face à cette présence solaire et doucereuse (ulrik ; elle n'osait murmurer ce nom de ses lèvres blêmes) au rayonnement chaleureux chassant subtilement les dernières lueurs de l'aube
avez-vous besoin de quelque chose, monsieur ? elle n'ose se gorger un peu plus de sa présence honteuse déjà de s'être tenue face à lui dans ce lourd silence (circé n'est que l'ombre de vos ordre l'écho de vos envies) de son regard limpide elle préfère noyer ses mains fleuries frémissante déjà dans l'attente de sa réponse
Il était arrivé tôt, le rendez-vous pouvait être aussi important que dérisoire, mais la ponctualité était de mise, Ulrik en avait prit l'habitude avec Lucius et continuait dans ce sens auprès d'Isadora. Mais la véritable raison de sa venue matinale se dressait devant lui : le dédale de couloir, un labyrinthe fastueux, écho de la majesté qui y résidait.
Il faisait encore sombre mais des filets de lumière glissaient sur le sol depuis l'entrebâillement des fenêtres. Tout était calme et froid. Désert. Ulrik aimait s'y perdre et divaguer en laissant son regard frôler les murs, mais penser aux rumeurs concernant le fantôme de Lucius lui donnait des sueurs froides. Il espérait à la fois y échapper mais en être témoin attisait sa curiosité : ainsi la mort du régent Aquila serait certaine... Personne ne le croirait, mais savoir permettrait à Ulrik d'aller de l'avant. Ou l'enfoncera davantage dans les ténèbres du doute.
Sans surprise, à force de tours et de détours, le chef d'Asvos ne trouva plus son chemin. Une perte à la fois intentionnelle et inconsciente. Cela ne l'énervait pas, mais l'inquiétait simplement. Il n'avait pas envie de confronter son retard au regard insatisfait d'Isadora bien que l'envie le titilla. Il avança à pas plus rapides, regards lancés à droite, à gauche jusqu'à ce qu'une pâle silhouette se dessine dans une allée baigné d'une froide lueur matinale. Ulrik s'approcha, ralentissant le pas avant de se figer.
Immédiatement, elle s'inclina. Ses longs cheveux basculaient en vague douce et délicate. Il ne put qu'entrevoir le visage qui se cachait sous le voile blond, mais déjà il fut frappé de plein fouet par sa beauté timide et réservée. Elle murmurait des mots en se redressant doucement, évitant son regard alors qu'il ne demandait qu'à le déchiffrer.
« Je... suis perdu. » Murmura-t-il, confus.
Perdu davantage encore face à cette apparition.
« T-tout est si grand ici, les couloirs sont tous identiques, je ne trouve jamais mon chemin... » Il sourit, élégant et doux. Il comprit rapidement, face aux paroles si précises qu'elle lui offait e et aux vêtements qu'elle portait. ]« Pourriez-vous me guider jusqu'au bureau d'Isadora ? »
sous les bosquets l’aube évapore l’odeur du soir fêté
dans la nuit de son quotidien il est reflet luminescent de son admiration (astre solaire) présence iridescente face à laquelle elle ne peut que ployer le genou (elle est estomaquée un instant à ses oreilles ses mots sont murmure caressant) je comprends, monsieur. jamais ses prunelles ne croiseront son regard ses yeux sont remous d'océan autant que les siens sont morceaux de ciel mais dans la course des embruns elle ne fixe que ses mains (tachées) étouffée par le respect gorgée du protocole aussi rat de couloir de compagnie amante bien sage du pouvoir en place
suivez-moi, je vous en prie. ses mots doux (élégantes caresses) l'intimident plus que les ordres rêches circé n'était point à enivrer seulement à manipuler par des paroles âcres (qu'elle acceptait sans flancher mielleuse servante) entre eux le silence était poison mais circé de ses mots propres ne saurait le briser trop inhibée sans doute elle marche devant lui et dans son dos ses cheveux sont cascade stellaire chutant (langoureuse) au gré de ses pas vipérins (sous ses talons le marbre claque éclat dans sa discrétion)
Elle était belle. Ses mots glissaient avec douceur, comme un parfum léger qui imprégnait peu à peu l'air et qu'Ulrik appréciait à chaque bouffées. Bouchées trop petites et si timides. Ulrik aurait voulu en goûter d'avantage pour mieux en percevoir la couleur.
Les paroles de la jeune femme étaient lustrées, cirées dans la douceur la plus aimable qui soit. Une amabilité respectueuse inégalée et parfaite. Une courbure de cils si évidente qu'on eut cru ses paupières dessinées pour rester mi-closes et éloignées. Des yeux faits pour éviter les regards. Un verre d'une transparence indescriptible si bien que sa présence pourrait vite s'oublier. Pourtant qui voudrait ne plus voir un si bel éclat ? Elle semblait pourtant n'être qu'une image pouvant se dissiper d'un bruissement de robe inaudible, disparaissant dans le blanc des interminables couloirs. Figure irréelle, intemporelle qu'il n'imaginait pas pouvoir effleurer, de peur de la voir s'évaporer.
« Je vous remercie. » Sourit-il, suivant les pas légers de la silhouette.
Ses talons fins claquaient sur le sol, mais aucun écho ne se semblait ricocher dans l'espace. Les bruits qu'elle laissait derrière elle s'étouffaient aussitôt, Ulrik peinait à les entendre. La longue chevelure dansait devant lui sans jamais se déranger, une masse étincelante, ruisselant doucement. Il voudrait mieux entendre son clapotis. Le chef d'Asvos était gêné. Pas seulement parce que cette femme, qu'il venait de rencontre dans une vision baignée d'une lumière tendre, était d'une beauté qui le touchait et charmait de plein fouet... Mais aussi parce qu'un carcan de protocole les séparait. Une étiquette qu'il ne comprenait pas et n'acceptait pas. Il voulait la regarder droit dans les yeux, l'entendre parler sans cesse jusqu'à ce que la tête lui tourne. Mais elle demeurait silencieuse.
« Quel est votre nom ? Vous travaillez ici, n'est-ce pas ? » Il ne voulait pas paraitre indiscret, mais savait pertinemment que sans en faire la demande, elle ne rajouterait rien de plus...
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ses mots sont délicatesses du bout de la langue douces attentions caressantes (intérêt flatteur ; ses joues s'en teinteraient presque de rose) dans l'hiver de ses journées il s'immisçait comme un éclat de soleil au rayonnement subtil et doucereux (elle n'osait poser sur lui ses yeux impies comme si elle avait peur de s'en brûler la rétine) je me nomme circé, monsieur. circé serpent se terrant face à sa présence luminescente (elle se sentait toujours si indigne) alors qu'il se tenait là dans cette beauté solaire qu'elle ne pouvait qu'admirer ses mains noircies bien rangées dans ses gants de dentelle et de satin elle n'avait jamais eu aussi honte de son nom (infâme moquerie) je suis la femme de chambre de mademoiselle euphemia, monsieur. il y avait dans ses mots cette pointe de fierté qu'elle avait seulement en prononçant le nom de celle qui régissait sa vie ses jours et ses nuits (véritable astre à ses yeux) cela fait un peu plus de trois ans. mais nous ne nous étions jamais rencontrés jusque-là, monsieur. car elle ne voulait pas que ses mots sonnent comme une accusation elle se savait invisible mais il avait cette indolence humble du régent dont les yeux se posent même sur les plus petites gens de son pas assuré elle le menait à travers les couloirs n'osant ralentir pour se mettre à sa hauteur (elle avait cet amour trop grand du protocole)
Circé... En entendant ce nom, Ulrik pensa immédiatement à la mer, aux vagues et à l'immensité du bleu. Comme celui de ses yeux. Qui brillent, ne vacillent jamais tout à fait mais dansent, valsent et fuient. C'était beau et ça lui allait si bien. Le découvrir alluma une flammèche qui le fit sourire d'émerveillement.
« Un très beau nom... » Murmura-t-il doucement, pour ne pas se faire entendre trop bien.
Son travail, il l'avait deviné par ses vêtements. Mais il n'aurait pas cru entendre cette fierté, soudain éclatante. Une étincelle. Ulrik aurait juré voir de l'amour. Cela le laissa confus, entre surprise et malaise. Désarmant, un léger instant, son sourire si léger.
« J'espère que je pourrais vous croiser plus souvent... » Pour ne pas dire qu'il voulait la voir tout le temps...
Elle avançait, toujours devant, et se taisait. Elle lui tournait le nom, l'empêchant de voir son visage, un peu plus... Alors, sans jamais devenir brusque, il la rattrapa pour s'arrêter à ses côtés, se tourner vers elle, la forcer à faire de même... Et lui tendre doucement sa main, tendu et crispé de gêne.
« Je me nomme Ulrik. Je suis ravi de vous rencontrer, Circé. »
Sa voix était un peu sèche, parce qu'il n'osait pas saliver. Un peu rude parce qu'il ne savait pas comment combler le vide qui les séparait. Donnant un aspect très formel qui ne lui plaisait pas vraiment... Il n'ajouta rien, de peur que les mots ne lui tombent maladroitement de la bouche. Tout penaud.
sous les bosquets l’aube évapore l’odeur du soir fêté
chacune de ses paroles avaient cette douceur charmante des flatteries trop entendues frêle circé dans sa robe de sucre à la peau cachée embrasée aussi attisant tant de regards avides de désirs de bas étage (lumière de tes nuits feu de tes reins) elle ne saurait être que cette fille qu'on possède et que l'on jette sourde aux compliments véritables nourrie aux cajoleries grivoises qu'elle acceptait bien sagement docile (trop aveugle à l'amour d'un roi sans doute) vous me flattez, monsieur. car elle ne saurait se gorger d'une romance (il n'était qu'une passion et c'était celle de la chair)
elle pose les yeux sur sa main tendue ne saurait réprimer un froncement de sourcil (se flagelle pour son impolitesse) et frémissante elle offre ses doigts gantés en retour mêlant leurs mains dans une étreinte tiède trop brève qui la laisse vacillante peut-être c'est pour moi un honneur, monsieur. je n'oserais penser cependant que ma rencontre soit un tel ravissement pour vous. fuyante de son pas feutré elle mène la danse fausse déité à la stature altière aux lèvres scellées dans le marbre comme pour étouffer le trouble dans ses entrailles (elle ne saurait se laisser enivrer par l'odeur des pivoines dans ses bras par cette innocence maladroite à laquelle elle refusait de croire)
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