L'atmosphère de ta tente est lourde, ce n'est pas un ressentit, juste un état des lieux. L'accumulation d'objet au cours de la dernière décennie en était la cause, babioles et trophés de chasse. Il s'agissait peut-être d'un effet d'optique sous la lourdeur des tentures qui pendaient ici et là aux quatre coins de la tente. A moins que ça soit l'odeur de l'encens qui par les volutes de fumée épaisse qui n'arrivait pas à s'échapper du lieu clos. Comme beaucoup d'autre d'abris de fortune, ta yourte était plus grande à l'intérieur, qu'à l'extérieur, sortilège d'illusion à demi chimérique créer par le sort d'illusion. Là où tu vivais la notion de lumière était tout à fait relative, idéal pour un clair-obscure. Ce n'est pas pour autant, qu'il manquait de vie. Il y avait des couleurs à profusion dans chacun des recoins, certaines naturelles et d'autres qui font échos au feu, à toi. A contrario que la lourdeur, il y avait une certaine chaleur qui émanait des lieux, peut-être du au bois et au métal qui compose les meubles et ameublements. Ou bien provoqué par une décennie d’existence presque dans cette même pièce.

Ce lieu de vie était l'un des rares où tu trouvais une certaine quiétude, l'un des rares endroits où tu acceptais de t'ancrer pour prendre du repos, tant l'air vivifiant de l'extérieur était ton oxygène. On pouvait entendre le long de la toile l'orage gronder et la pluie s'abattre dans un rythme régulier, si fort, que tu pouvais parfois t'imaginer qu'elle cède et qu'une infiltration débute. C'était seulement une rêverie. Tu ravivais l'âtre avec le tisonnier froid, le feu crépiter et les étincelles dansait au dessus d'une plaque de cuisson. Tu y déposais une bouilloire de fonte remplit d'eau, préparant un thé pour vous réchauffer. L'eau perlait le long de tes tempes, et les gouttes qui roulaient le long ta nuque te glaçaient le sang. A grandes enjambées, tu traversais la tente pour prendre des serviettes, en tendant une à Artemisia et la seconde pour toi même. Séchant tes cheveux et épongeant l'eau qui recouvrait tes vêtements, première couche gorgé qui était capable de régurgiter son liquide si on le tordait. Tu t'en débarrassais, nul envie d'être malade.

La luminosité extérieur commençait à fortement réduire, tant par l'heure avancée que par les jours qui se raccourcissent. Faire quelques activités qu'ils soient à l’extérieur n'était pas la priorité de tes tâches. Tu t'asseyais sur l'un des énormes sièges de bois couvert de peaux de bêtes, chaud et moelleux, donnant envie de s'enrouler dedans. « As-tu entendues la dernière rumeur ? » Lui posais-tu une question, les yeux rivés sur le feu de l'âtre qui commençait à frémir, l'air sifflât à l’extérieur, on aurait dit le cri d'un mort. Une plainte venu des enfers qui était capable de faire frissonner les nouveaux venus dans l'enclave. « Il y a un encore un sorcier qui a disparu de l'enclave. C'était un Asvos si on en croit les racontars. » L'orage avait prit ses aises, restant la pour plusieurs heures encore, prenant au dépourvu ceux qui ne l'avait pas vu venir. « Quel drôle époque on vit... Lucius qui disparaît, de jeunes sorciers abîmés par le mur, sans parler de la tension qui est palpable. » Un soupire de tes lippes, alors que tes doigts tapotent l'accoudoir de ton fauteuil.