Douceâtre brise alors que tu vagabondais en ces ruelles, astre du jour filtrant tout juste à travers quelques nuages tandis que la nuit touchait à sa fin, alors que ta journée paradoxalement approchait le moment équivalent à une soirée. Préoccupé ou plutôt animé par tant de sujets que tu n'avais pu traiter cette nuit même si tu souhaites t'en débarrasser d'un en cet aurore qui se profilait, froideur nocturne toujours présente. Quelques rares âmes s'aventurant encore et toujours en ces ruelles, bêtes nocturnes allant retrouver leur chez soi ou alors honnête citoyens ayant entamé leur journée. Tu déambulais ainsi, encore et toujours au rythme frénétique du fourreau de ton arme qui se heurtait au sol sous chacun de tes mouvements tel que l'on aurait pu le faire avec une canne. Ta carrure finissant donc d'ailleurs par franchir ce fameux murs enchanté, cette passerelle entre deux univers qui cohabitaient si subtilement pour le meilleur et surtout pour le pire. Tu continuas dès lors ton petit chemin, te dirigeant en un endroit que tu ne connaissais que trop bien, en un endroit où tu t'étais depuis si longtemps forgé une réputation non pas déplaisante mais discutables de par le genre de pratiques qui y régnaient.

Une main poussant la porte de la structure qui allait t'accueillir pour cette entretien en prévision, bon nombre de clients ayant quitté les lieux en la nuit ou encore pour quelques rares exceptions en des lits auprès d'une présence qui ne percevait que leur capacité à financer un certain monde, le train de vie d'une certaine demoiselle. Tu t'étais dès lors brièvement entretenu avec une des filles de joie de cet endroit qui semblait avoir terminée son service, quoi que le terme était susceptible de ne pas totalement convenir pour décrire tout ceci. Une simple information lui ayant été demandé, renseignement qui eut le don de te conforter en ta pensée des plus simples. Tu attachas dès lors ton arme blanche à la ceinture pour te libérer les mains, sachant pertinemment que tu n'allais avoir besoin de cette  lame enchantée pour te défendre de tu ne savais quoi en ce lieu. Tu tendis par la suite ta première main en direction du bar sur lequel se trouvait une bouteille d'alcool de la veille au liquide ambré. Le réceptacle s'agitant soudainement pour rejoindre ta paume, tu fis de même pour te saisir de deux verres de tes autres phalanges libres avant de te diriger vers la pièce où se trouvait ton objectif. Tu en ouvris la porte d'un bref geste de main sans pour autant toucher ce bois, refermant de la même manière tout en enchaînant sur un dernier acte semblable qui laissa ouïr un cliquetis, verrou s'actionnant.

Tu reportas dans l'instant qui suivi ta curiosité auprès de la silhouette féminine qui partageait ainsi cette pièce avec toi, rompant le silence d'une première sonorité liée aux verres qui venaient s'échouer sur la table.

« - J'espère que je n'ai rien manqué hier soir et dans la nuit, tu n'as pas perdu trop d'argent en l'absence de l'un des meilleurs duellistes de l'Enclave pour assurer le spectacle ? »

Une touche de narcissisme pour flatter ton ego alors que tu versais le whisky que tu avais emprunté en chaque verre avant de reposer le tout et relever la tête en direction de la belle, tu te permis ce nouveau commentaire.

« - Comment va aujourd'hui la plus belle Ellébore de ce bas monde ? »
 

Récupérant un des verres avant de le tendre en direction de la jeune femme à la teinte inhumaine quoi que à la beauté dès lors bien plus fascinatrice. Tu n'avais pas choisi le terme d'Ellébore pour rien d'ailleurs, sublime fleur malgré le poison et son utilisation en un si grand nombre de breuvages nocifs. Tu vins conclure ta prise de parole de par cette toute dernière réplique.

« - J'ai besoin de parler affaire avec toi, quelque chose qui sort du quotidien comme l'a indiqué le bruit du verrou, le genre d'affaires qui pourrait intéresser la beauté la plus talentueuse du monde souterrain si cela lui dit de travailler avec l'homme le plus efficace de ce même univers qu'ils partagent. »