C'est "le grand jour". Ce n'est pas la première fois que tu es demandée au barreau, mais l'enquête que tu as menée t'a demandé beaucoup plus de temps que les autres. D'une part par la difficulté pour retrouver la cible, et d'autre part, car, il s'avère que cette cible est d'un tout autre aspect que ce qu'on t'avait dit. Tu t'attendais à trouver une jeune fille fragile, douce et innocente. Une jeune fille qui ressemblait à la description que t'avais donné sa mère en somme.
Et d'un certain côté, ton ne t'avait pas trompée. Cette jeune fille avait tout de la description que t'avait fait sa mère, mais simplement en apparence. Cette jeune fille n'était plus la personne douce et honorable dont se souvenait la vieille femme. Tu en as déduit que l'amnésie avait fait ressortir tous les travers qu'elle s'était efforcée de dissimuler au plus profond d'elle, dans le but certainement d'être aimée et chérie par sa mère. La torture doit être grande pour la mère aujourd'hui, mais qu'en était celle de sa fille ?
Malgré ta tendance à ne pas exprimer ce que tu ressens, tu es peinée. Tu souffres de voir une mère souffrir, de voir une enfant jugée, de voir une famille se briser, et d'une certaine façon, d'en être la cause. Tu n'as pas pour habitude de prendre tes affaires au sérieux, mais que veux-tu, quant il s'agit de famille brisée, tu es toujours plus sensible. Réaction qui te met toujours l'embarras, n'en sachant la cause.
Toute la matinée durant, ton regard est resté rivé sur le sol, tu n'as pas osé croiser celui de ton ancienne cliente, et encore moins celui de ta victime, que tu pensais incomprise. Après tout, elle ne se souvenait de rien, et on l'obligeait certainement à être une personne dont elle n'a plus aucun souvenir. Elle n'a d'ailleurs plus aucun souvenir de sa mère, cas que tu avais déjà envisagé. Tu avais d'ailleurs prévenu ta cliente, mais même avec ça, visiblement, ça reste difficile à encaisser.
Malgré ton sentiment de culpabilité, te voilà obligée de témoigner, dans un but que tu ignores, car tu ne sais pas quoi penser de tout cela. Tu ne sais même pas de quel côté te positionner.
Un homme fait entrer l'accusée, une jeune fille charmante, belle et au visage angélique. Les accusations sont prononcées par un petit homme assis au côté de ce qui te semble être le juge. Marchandage illégale et arnaques. Tu trouves qu'un procès est trop sévère, mais après tout, ce n'est pas à toi d'en juger.
Malgré tes réticences, tu jettes un regard à la jeune femme, Varda, elle ne semble pas plus chamboulée que ça. Puis juste derrière elle, tu aperçois les cheveux grisonnants de sa mère, le visage enfouie dans ses mains. Tu restes impassible, comme toujours, mais tu ne peux supporter ce spectacle et détourne le regard.
FIDO
Varda:
Femme forte, rebelle, insolante et fière. Je l'imagine comme ça, sur le modèle de Fleur Delacour dans HP :
Et il arrive. Habillé richement d’un costume à carreaux façon dandy. Une montre à gousset trône fièrement sur son gilet. Ses chaussures claquent sur le sol et sont tellement brillante que l’on pourrait presque s’y voir. A son passage tous se lèvent ce qui lui donne l’occasion de jeter un premier regard sur la salle. L’endroit est vétuste, les gens tout autant. Déjà un air las commence à s’inscrire sur son faciès dont le regard jauge et juge déjà. Comme les yeux d’un loup dans une forêt scrutant sa proie une fois le soleil couché, il observe tout en avançant vers son siège. Sa longue cape noire recouvre ses épaules tandis que sa traine caresse à peine le sol.
D’un geste de la main, il invite tout le monde à s’assoir avant qu’il n’en fasse autant. Accoudé à un montant rembourré du siège, sa tête repose sur la paume de sa main tandis que son index vient régulièrement tapoter le haut de sa pommette. Son autre main agite sa baguette magique à la manière d’un chef d’orchestre et toute la pièce s’anime. Une plume à l’encre magique écrit et dessine dans le vide à trois mètres du sol toutes les informations relatives au procès.
Régulièrement, un grimoire vient dévorer les consignes, les mâchant ensuite pour les voir s’inscrire sur ses pages jaunes et ternis par le temps. Des gerbes de couleurs dansent et tournois dans la pièce. Comme un feu d’artifice, divers sortilèges hantent les lieux afin de s’assurer que l’accusé et les personnes présentes ne sont pas sujet à un quelconque maléfice ou sous l’effet d’un sort. Devant le juge, quelques ingrédients voltigent aussi jusqu’à son verre posé devant lui.
Satisfait des préparatifs, le procès pouvait commencer.
Faites entrer l’accusée !
Par cette seule phrase, le juge glace d’effroi la mère de l’accusée qui ne peut que pleurer et maudire les malheurs de sa fille bien aimée. Oren l’observe un instant avant que son regard ne la délaisse. Aussitôt toute son attention est portée sur cette fille qui vient d’entrer. Jeune et belle, son regard trahit ses pensées profondes que sont sa fierté et son côté rebel. La voici installée dans le box. Tous les éléments étaient réunis et c’est d’un geste ample de la main que le juge invite Hana à témoigner.
Jurez vous sur votre honneur de dire la vérité? Sachant que vous serez peut être sujette au serment inviolable si je juge cela nécessaire?
D'autre part, je vous laisse d'abord vous présentez, nous donner à tous votre implication dans cette affaire ainsi que le déroulé stricte, concis et clair de vos actions et de ce que vous avez constaté. La parole est à vous.
Tu regardes autour de toi, distraite. Finalement ton attention est retenue par ce personnage haut en couleurs et surtout en charisme que ce trouve être le juge. Il s'installe. Distingué, légèrement suffisant à ton gout mais dégageant un aura qui malgré toi, t'intrigue. Tout en lui semble parfaitement calculé, si bien que cela semble tout à fait naturel. Même le geste qu'il vient de faire d'un air dédaigneux qui t'insupporte en temps normal, mais qui aujourd'hui semble avoir sa place. Tu suis ce qui semble être son indication de s'asseoir, mimant tes comparses.
Lorsque sa voix se fait entendre, dominatrice, elle achève ce qui était il n'y a encore que quelques jours, ta cliente. Sa fille pénètre dans la salle, renfermée. Une fois de plus, tu baisses les yeux, peinée, bien que tu ne sois en rien responsable de la tournure des choses. Puis vint le moment que tu redoutais.
Prendre la parole ne t'a jamais dérangé, tu ne le fais jamais spontanément, mais tu es bien capable de le faire, même s'il faut le faire devant un grand nombre de gens, ou bien pour parler de ta vie privée. En occurrence, il te faut faire les deux, et ce devant les deux personne que tu risques de blesser.
- Jurez vous sur votre honneur de dire la vérité? Sachant que vous serez peut être sujette au serment inviolable si je juge cela nécessaire?
A ces paroles, un soupçons de sourire se dessine sur tes lèvres. Stresse ? Ironie ? Que sais-je, mais te voilà levant le main droite. Tu oses plonger ton regard droit dans celui de ton interlocuteur.
D'autre part, je vous laisse d'abord vous présenter, nous donner à tous votre implication dans cette affaire ainsi que le déroulé stricte, concis et clair de vos actions et de ce que vous avez constaté. La parole est à vous.
- Je le jure. Je m'appelle Hana. Madame Ixora m'a demandé à moi, entant que mercenaire, de retrouver sa fille, Varda. J'ai donc accepté la mission, on me l'avait décrite comme une jeune fille... douce et tout à fait... hum, agréable disons.
Tu tournes un instant la tête vers la mère, dont les yeux ont cessé de pleurer.
- Voilà, j'ai donc mené mon enquête. Ça n'a pas été facile, car Varda cachait bien ses traces, mais j'ai fini par la retrouver. Pour découvrir qu'elle était le totale opposé de la description qu'on m'avait donné. Il se trouve qu'elle fait parti d'un groupe de délinquant, un sorte de "société secrète"... Ça peut sembler inoffensif, car nous sommes dans l'enclave finalement, mais leurs agissements restent suspects. Honnêtement, ils sont bien organisés, et viennent de différents clans, ça peut... ça peut avoir un lien avec une quelconque.. coup d'état...
Tes derniers mots étaient douloureux. Ce ne sont pas de petits soupçons que voilà et tu en as conscience. Pendant un instant tu hésitais, par respect pour la mère de l'accusée, mais tu as juré de tout dire, et même si tu n'as pas exposé le fond de ta pensé au juge, tu ne peux rien annoncer pour le moment, car déjà, les sanglots étouffés d'Ixora viennent jusqu'à tes oreilles.
FIDO
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